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Réponse : Ce
type de réalisation résulte de la collaboration de plusieurs personnes,
l'interviewé et les interviewers. Ensemble du fait même de cette relation, ils
ont pu donner naissance à une oeuvre de collaboration sur laquelle interviewers
et interviewés détiennent la qualité d'auteur.
La protection du droit d'auteur est susceptible d'être accordée à toute forme
d'expression, dès lors que cette dernière porte l'empreinte de la personnalité
de son (ses) auteur(s).
La forme concernée par le droit d'auteur peut n'être qu'une pure oralité sans
nécessairement être encadrée dans une forme matérialisée dans l'espace (cf.
les oeuvres logicielles qui ne sont que des formes immatérielles).
Le CPI (Code de Propriété Intellectuelle) protège, sous réserve d'originalité,
tous les types de paroles susceptibles d'être reprises sans droits par les
tiers : c'est le cas des discours, des cours et des plaidoiries. Tel pourrait être
aussi le cas de l'interview d'une personnalité.
Les paroles de l'interviewé et des interviewers sont protégées par le droit
d'auteur, dès lors :
· qu'elles s'expriment en une forme orale suffisamment précise pour se
distinguer de la simple expression d'une idée (de libre parcours), non
concernée par la protection du droit d'auteur;
· qu'elles s'expriment sur un ton suffisamment personnel et original pour les
marquer de l'empreinte des participants (la personnalité des interviewers peut
apparaître dans le choix et l'expression des questions).
La personnalité interrogée et les élèves qui posent les questions peuvent
donc être considérés comme les coauteurs d'une oeuvre protégée.
Il s'avère prudent pour l'école qui voudrait exploiter sur son site
l'interview d'une personnalité faite par des élèves de conclure une
convention afin de définir les droits de chacun sur l'interview.
Dans tous les cas, l'école doit toujours obtenir l'accord de la personne
interrogée pour divulguer ses propos.